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Le lieu

Mis à jour le 28/08/2023

Histoire du Château de Buc

Tout commence au 17ème siècle...
Françoise-Athénaïs de Rochechouart de Mortemart, plus connue sous le nom de Madame de Montespan devient la maîtresse de Louis XIV en mai 1667.

De ses amours avec le roi naissent huit enfants adultérins dont quatre seulement atteignent l'âge adulte.

Louis-Alexandre, le dernier, naît à Versailles le 6 juin 1678. C’est pour lui que  Louis XIV ordonne vers 1690 la construction, dans un style classique inspiré de celui de Versailles, d’un château à Buc, pour le soustraire aux yeux de la cour.
Légitimé et fait comte de Toulouse en 1681, Louis-Alexandre est nommé Duc de Penthièvre en 1697 et Duc de Rambouillet en 1711.

‘‘ C’était un homme fort court, mais l’honneur, la vertu, la droiture, la vérité, l’équité même, avec un accueil aussi gracieux qu’un froid naturel, mais glacial, le pouvait permettre ; de la valeur et de l’envie de faire, mais par les bonnes voies, et en qui le sens droit et juste, pour le très ordinaire, suppléait à l’esprit ; fort appliqué d’ailleurs à savoir sa marine de guerre et de commerce et l’entendant très bien ’’, a dit de lui Saint-Simon.

En juillet 1714, un édit du Roi déclare le comte de Toulouse apte à succéder au trône à la suite des princes légitimes et lui donne le rang de prince du sang.
Cet édit est cassé par le Parlement de Paris en 1717, mais contrairement à son frère, le comte de Toulouse n’est pas écarté du pouvoir. Il entre au Conseil de Régence où il occupe, jusqu'en 1722, les fonctions de chargé de la marine.

Le 2 février 1723, Louis-Alexandre fait un mariage d’amour avec Marie-Victoire-Sophie de Noailles, marquise de Gondrin.

De cette union ne naîtra qu’un fils, Louis-Jean-Marie de Bourbon-Penthièvre (1725-1793).

Le Comte a vécu de longues années dans le château de Buc en compagnie de son épouse. A la fin de sa vie, il se retire dans son château de Rambouillet, où il meurt le 1er décembre 1737 des suites d'une opération.

N’y voyant là qu’un gouffre financier en réparations, en plus d’être le symbole des amours illégitimes de son arrière grand père, le roi Louis XV ordonne la démolition du château de Buc qui n’était plus en très bon état.

La veuve du Comte met tout en œuvre pour sauver l’édifice en interférant, par une requête très appuyée du Maréchal de Noailles, auprès de Monsieur Maurepas, ministre du roi, mais en vain. Malgré l’estime particulière dont elle jouissait auprès du Roi, Louis XV signe l’arrêt de démolition du château le 28 novembre 1741…

En 1869, soit plus de 120 ans après la destruction du château, Léon Thomas, un riche bourgeois parisien, redonne vie à la vaste demeure qu’il reconstruit en deux ans en calquant l'ancien modèle.

La propriété s'étend sur huit hectares et comprend : bâtiment, jardins d'agrément, potagers, bois d'agrément et terres.

A l’époque, Léon Thomas est le plus fort contribuable bucois. Il est imposé sur la base des cinquante-quatre fenêtres que compte le château. L'impôt sur les portes et fenêtres n’étant aboli qu'en 1927 par le Ministre Caillau.
 
Le château aux cinquante-quatre fenêtres est bâti en trompe l'œil sur trois niveaux terminés par un attique dans un style classique du 18ème siècle. Il est édifié avec de la meulière, et recouvert d'un enduit de fausse pierre, un concept novateur en cette fin de siècle. Il possède un grand balcon de style Louis XV orné d'un garde corps en fer forgé provenant de l'ancien château, surmonté de deux bustes placés dans des niches à même la façade de l'édifice.

Des mascarons ornent les baies du rez-de-chaussée et une guirlande court au dessous de la corniche.

Un peu à l'écart se trouve un petit pavillon annexe, le dernier reste des constructions d’origine du 17ème siècle.

Le parc est créé en s'inspirant des jardins de Versailles.

Léon Thomas occupe le château jusqu'en 1893, date à laquelle il revend sa propriété à Noël Bardac, un riche banquier parisien qui, comme de nombreux citadins de l’époque, aimait venir se ressourcer à Buc et dans cette somptueuse demeure.
L’un des salons du château est montré comme un modèle de grâce et de bon goût, avec cheminée et meubles richement décorés.

Devenu Conseiller Municipal de Buc, il restera au château jusqu'à la fin de sa vie.

Après sa mort survenue en 1918, le château est cédé à Marcel Gentilli di Giuseppe, un italien arrivé très jeune en France. Ingénieur chimiste, il est passionné d’astronomie.  

En 1923, il installe dans les jardins du château un télescope Schaer géant de 60 centimètres d'ouverture, un instrument de très haute qualité pour l’époque.
Dans les années 30, Marcel Gentilli di Giuseppe devient l'un des astronomes amateurs les plus réputés de France
En 1929, il quitte Buc pour Paris. Le domaine est alors acquis par un couple d’américains, Raymond Mac Cune, ingénieur et son épouse Maude qui aiment la grande vie et les grandes réceptions. Pour honorer au mieux leurs convives, ils transforment le domaine en un véritable "petit Versailles", servis par de nombreux Bucois : chambrières, jardiniers, charretiers qui entretenaient parfaitement le beau domaine.

Ce fabuleux domaine qui s'était enrichi sous ses divers acquéreurs de nouvelles statues, d'un grand bassin au milieu duquel on avait dressé une fontaine soutenue de trois énormes dauphins, de ce temple de l'Amour, copie de celui de Versailles, sera particulièrement endommagé pendant la seconde guerre mondiale et menacé de démolition…

En 1954, le couple Mc Cune cède le château au Ministère de l’Education Nationale qui en fait une annexe du Lycée Pierre & Marie Curie de Versailles.
Le château renaît de dizaines d'années de silence. Transformé en internat, il accueille des jeunes filles puis plus tard des garçons.

La commune de Buc le rachète en ruines en 1988 et décide de rénover ce précieux patrimoine en 2000.
Les jardins du château sont réaménagés par le paysagiste Éric Pouchain dans les années 90. On y trouve une colonnade d'ordre ionique ainsi qu'un ensemble sculptural de cinq œuvres, dont une allégorie de l'air, une autre du printemps, un sphinx, un couple de panthères et une Hébé avec l'aigle de Jupiter. Ces sculptures sont des copies d'œuvres d'Étienne Le Hongre et de Pierre Ier Legros. Le domaine, devenu aujourd'hui un jardin public, est agrémenté d'un canal.